Tu rêves de lancer ton activité, mais tu as zéro réseau, zéro budget et l’impression de ne rien comprendre aux sigles du type URSSAF, RNE, ACRE ? Rassure-toi, quasiment tous les auto-entrepreneurs ont démarré comme ça : avec une idée floue, quelques doutes et une grosse envie de s’en sortir. La bonne nouvelle, c’est que le régime de la micro-entreprise a été pensé pour permettre ce genre de départ “from scratch”, avec des démarches simplifiées, des cotisations proportionnelles à ton chiffre d’affaires et la possibilité de tester ton projet à côté d’un job ou d’une reconversion.
L’objectif ici n’est pas de te vendre du rêve du type “deviens libre en 3 jours”, mais de t’expliquer, étape par étape, comment devenir auto-entrepreneur quand on part vraiment de zéro. Comment choisir ton activité sans te bloquer pour la suite, quels papiers préparer, à quoi sert le fameux guichet unique, comment arrivent le SIRET, l’URSSAF, les plafonds de chiffre d’affaires, les histoires de TVA, les aides comme l’ACRE ou l’ARCE… et surtout comment ne pas te faire rattraper par une bourde administrative à 2 000 € parce que tu as oublié de déclarer un trimestre.
En bref
- Auto-entrepreneur = micro-entrepreneur : c’est le même régime, ultra simplifié pour démarrer une activité indépendante.
- Tout se fait en ligne : déclaration au guichet unique, immatriculation au RNE, réception du SIRET et des premiers courriers.
- Trois grandes familles d’activités : vente de marchandises, prestations de services, activités libérales, avec des plafonds de chiffre d’affaires différents.
- Obligations clés : déclarer ton chiffre d’affaires (même 0 €), payer tes cotisations, tenir un livre de recettes, émettre des factures propres.
- Plafonds 2025 : environ 188 700 € pour la vente et 77 700 € pour les services, avec des seuils spécifiques pour la TVA.
- Aides financières possibles : ACRE, ARCE, prime d’activité, aides locales, micro-crédits… utiles quand on part vraiment sans trésor de guerre.
- Ce guide est pensé terrain : on suit le parcours type d’une personne qui n’y connaît rien et veut lancer un business simple, sans jargon.
Comprendre le statut d’auto-entrepreneur quand on part de zéro
Avant de foncer remplir des formulaires, mieux vaut comprendre dans quoi tu mets les pieds. Le statut d’auto-entrepreneur, qu’on appelle désormais officiellement micro-entrepreneur, est un régime simplifié de l’entreprise individuelle. En clair, tu entreprends en ton nom propre, sans créer de société, avec des règles fiscales et sociales allégées.
Ce régime a été conçu pour celles et ceux qui veulent tester une activité, compléter un salaire, lancer un projet en parallèle ou se reconvertir sans se perdre dans un plan comptable. Tout est calculé sur ton chiffre d’affaires encaissé : pas de vente, pas de charges (ou presque). C’est ce principe qui le rend attractif quand on démarre sans fondations solides.
Les grandes caractéristiques du statut auto-entrepreneur
Pour avoir une vue claire, voici les piliers du régime micro-entreprise. Ils expliquent pourquoi il est souvent recommandé à ceux qui se lancent pour la première fois dans l’entrepreneuriat.
- Formalités de création simplifiées : une déclaration en ligne, pas de statuts à rédiger, pas de capital social.
- Comptabilité ultra light : un livre de recettes, éventuellement un registre des achats, des factures conformes et c’est tout.
- Cotisations proportionnelles : tu paies un pourcentage de ton chiffre d’affaires, avec des taux différents selon ton activité.
- Plafonds de chiffre d’affaires : au-delà , tu bascules vers un autre régime (entreprise individuelle “classique”).
- Franchise possible de TVA : en dessous de certains seuils, tu ne factures pas de TVA Ă tes clients.
Ce côté simple est parfait quand on part de zéro, mais il a un revers : impossible de déduire tes charges. Si ton activité nécessite beaucoup de matériel ou de dépenses régulières, ce n’est peut-être pas le régime le plus malin à long terme.
Qui a intérêt à choisir la micro-entreprise ?
Le statut colle particulièrement bien à quelques profils récurrents. En te situant dans cette carte, tu sauras rapidement si tu fais partie de la cible.
- Salarié qui teste un side-project : freelance en graphisme, création de bijoux, formation en ligne, consulting, etc.
- Demandeur d’emploi qui utilise ses compétences pour facturer quelques clients, en cumulant éventuellement avec l’ARE ou l’ARCE.
- Étudiant ou retraité qui souhaite un complément de revenu légal et clair.
- Pro en reconversion qui veut valider son idée sur le marché sans tout miser d’un coup.
À l’inverse, une activité qui dépasse rapidement les plafonds de chiffre d’affaires ou qui nécessite des investissements lourds (machines, stocks conséquents, locaux) sera vite à l’étroit sous ce régime. Dans ce cas, l’auto-entreprise peut servir de “phase test” avant de migrer vers une structure plus costaud.
Vue d’ensemble : atouts et limites du régime quand on débute
| Élément | Avantage pour un débutant | Limite à avoir en tête |
|---|---|---|
| Création de l’activité | Procédure 100 % en ligne, rapide, sans capital. | Une mauvaise déclaration d’activité peut te bloquer sur certaines aides ou options fiscales. |
| Cotisations sociales | Pourcentage du chiffre d’affaires encaissé, pas de minimum si CA = 0. | Pas de couverture chômage, retraite faible si le CA reste bas. |
| Comptabilité | Pas besoin d’expert-comptable au démarrage, obligations limitées. | Impossible de déduire les frais (loyer, matériel, déplacements) de ton revenu imposable. |
| TVA | Franchise possible : pas de TVA à gérer, prix lisibles pour les particuliers. | Tu ne récupères pas la TVA sur tes achats pro, ce qui pèse si tu investis beaucoup. |
| Évolution | Tu peux arrêter facilement ou basculer vers une autre forme d’entreprise. | Si ton activité cartonne, les plafonds deviennent vite un frein. |
En clair : pour quelqu’un qui part de zéro, le statut d’auto-entrepreneur est un excellent tremplin, à condition de savoir qu’il s’agit d’un point de départ, pas forcément d’une configuration définitive.

Choisir et cadrer son activité d’auto-entrepreneur sans se tromper
Une fois l’idée générale posée (“faire du conseil”, “vendre des gâteaux”, “donner des cours”), il faut la traduire dans le langage de l’administration. C’est là que pas mal de débutants se crispent. Pourtant, tout le jeu consiste à classer ton futur business dans la bonne case parmi les trois grandes familles : vente de marchandises, prestations de services ou activités libérales.
Pour suivre un cas concret, prenons Lila, qui veut quitter son job dans la com pour lancer une activité mixte : création de bijoux faits main et ateliers créatifs à domicile. Elle se demande si elle doit ouvrir deux entreprises, choisir une seule activité principale ou jongler avec les deux.
Les trois grandes catégories d’activités en micro-entreprise
Ton choix de catégorie va déterminer ton plafond de chiffre d’affaires, ton taux de cotisations sociales et le traitement fiscal de tes revenus. Autant le faire proprement dès le début.
| Catégorie | Type d’activité | Exemples | Plafond CA annuel indicatif |
|---|---|---|---|
| Vente de marchandises (BIC) | Achat-revente, production et vente de biens, restauration, hébergement. | E-commerce, food truck, vente de bijoux, chambres d’hôtes. | Environ 188 700 € HT |
| Prestations de services (BIC) | Services artisanaux et commerciaux. | Plombier, coiffeuse à domicile, VTC, agent immobilier. | Environ 77 700 € HT |
| Activités libérales (BNC) | Activités intellectuelles, conseil, création immatérielle. | Coach, consultant, formateur, développeur, psychologue. | Environ 77 700 € HT |
Dans le cas de Lila, la vente de bijoux entre dans la catégorie “vente de marchandises” tandis que les ateliers entrent dans les prestations de services. Bonne nouvelle : on peut cumuler plusieurs activités dans la même micro-entreprise, à condition de bien les déclarer.
Cas particulier : activités mixtes et professions réglementées
Si tu cumules plusieurs activités, l’administration te demandera de préciser laquelle est dominante. C’est elle qui fixera ton régime principal, mais tu pourras quand même déclarer du chiffre d’affaires sur les autres branches. Pour les activités réglementées (bâtiment, coiffure, esthétique, métiers de bouche, etc.), il faudra prouver tes diplômes ou ton expérience pro.
- Tu touches au bâtiment ? On te demandera un CAP ou 3 ans d’expérience dans le domaine.
- Tu fabriques des produits frais (boulangerie, charcuterie…) ? Hygiène et qualification sont encadrées.
- Tu es dans la santé, le droit ou la finance ? Certaines activités sont tout simplement interdites en micro-entreprise.
Avant de valider quoi que ce soit, un passage sur les fiches officielles (URSSAF, INPI, sites des ordres professionnels) évite bien des mauvaises surprises.
Activités autorisées, tolérées, interdites : faire le tri
Globalement, le statut d’auto-entrepreneur est ouvert à beaucoup de monde, étudiants, retraités, salariés, demandeurs d’emploi, voire fonctionnaires (avec conditions). Mais certaines activés restent incompatibles ou très encadrées.
- Activités clairement exclues : agriculture relevant de la MSA, certaines professions de santé, notaires, huissiers, experts-comptables, activités liées à la TVA immobilière, certaines activités financières.
- Activités artistiques payées en droits d’auteur : elles obéissent à un autre cadre, pas au régime micro-entreprise classique.
- Locations : la location nue de bureaux ou de logements ne rentre pas dans le périmètre, contrairement aux meublés (avec des limites spécifiques).
L’idée n’est pas de te mettre des bâtons dans les roues, mais d’éviter d’investir dans un projet pour découvrir six mois plus tard que le statut choisi n’est tout simplement pas autorisé.
Résumé pratique pour cadrer ton activité
| Question à se poser | Impact sur ton statut | Bon réflexe |
|---|---|---|
| Je vends un produit ou un service ? | Produit → Vente (BIC) ; service → Prestations ou libéral. | Lister concrètement ce que tes clients achètent. |
| Je fais du manuel, du conseil ou des deux ? | Manuel → artisanat/commercial ; conseil → libéral. | Repérer la part dominante sur un an. |
| Mon métier est-il réglementé ? | Peut nécessiter diplôme / expérience ou être interdit. | Vérifier sur les sites officiels ou auprès d’une chambre consulaire. |
| J’ai plusieurs activités en tête ? | Possible dans une seule micro-entreprise. | Déclarer chaque activité, choisir la principale. |
Une fois cette étape verrouillée, tu peux attaquer sereinement la partie administrative : création en ligne, immatriculation, et arrivée du fameux SIRET.
Étapes concrètes pour créer ta micro-entreprise en ligne
Passons au moment que beaucoup redoutent : les démarches administratives. Bonne surprise, depuis la généralisation du guichet unique géré par l’INPI, tout se fait en ligne sur une seule plateforme. Pas de paperasse à envoyer par la poste, ni de queue interminable dans un bureau obscur.
Si on reprend l’exemple de Lila, son parcours se résume en quatre grandes étapes : préparer ses justificatifs, décrire son activité, déposer son dossier via le guichet unique, puis récupérer ses documents d’immatriculation.
Préparer les documents indispensables
Avant de te connecter au site du guichet unique, mieux vaut avoir tout sous la main. Rien de sorcier, mais sans ces pièces, ton dossier restera bloqué.
- Pièce d’identité numérisée : carte d’identité ou passeport en cours de validité, avec mention manuscrite d’attestation conforme à l’original.
- Justificatif de domicile : facture eau, gaz, électricité, internet de moins de 3 mois. En cas d’hébergement, attestation + pièce d’identité de l’hébergeant.
- Numéro de sécurité sociale : les 13 chiffres de ta carte Vitale.
- Justificatif de qualification si tu exerces une activité réglementée (CAP, diplôme, preuve d’expérience).
Préparer tout ça à l’avance évite de devoir recommencer le formulaire en panique un dimanche soir parce qu’il manque une facture EDF.
Guichet unique, RNE, RCS… qui fait quoi ?
Le guichet unique est la porte d’entrée pour toutes les créations d’entreprise. Tu remplis un seul formulaire, et lui se charge de diffuser les infos aux bons organismes.
| Étape | Outil ou registre | Ce qui se passe concrètement |
|---|---|---|
| Déclaration de début d’activité | Plateforme du guichet unique (INPI) | Tu complètes le formulaire, joins les pièces, et valides ta création. |
| Immatriculation | RNE (Registre National des Entreprises) | Toutes les entreprises individuelles sont inscrites automatiquement. |
| Activité commerciale ou agent commercial | RCS ou RSAC (inscription automatique en plus du RNE) | Tu obtiens une mention supplémentaire sur ton extrait. |
| Traitement social et fiscal | URSSAF, services fiscaux | Ces organismes reçoivent les infos pour calculer cotisations et impôts. |
À la validation de ton dossier, tu récupères un premier document précieux : le récépissé de dépôt de dossier de création d’entreprise. Il mentionne “en attente d’immatriculation” et te permet déjà de souscrire tes assurances ou d’avancer sur certaines démarches.
Choisir ton régime fiscal : classique ou versement libératoire ?
Pendant la création, une question clé apparaît : comment veux-tu payer l’impôt sur le revenu lié à ton activité ? Deux options :
- Imposition classique : ton chiffre d’affaires micro-entreprise est ajouté à tes autres revenus, puis imposé au barème progressif après un abattement forfaitaire.
- Versement libératoire : tu ajoutes un petit pourcentage à tes cotisations mensuelles ou trimestrielles (entre 1 % et 2,2 % selon l’activité). C’est un impôt “à la source” qui clôt le sujet.
Le versement libératoire est accessible seulement si ton revenu fiscal de référence reste sous un certain seuil. Pour un foyer avec 2 parts, ce plafond tourne autour de quelques dizaines de milliers d’euros. Quand on part de zéro, c’est souvent le cas, mais mieux vaut vérifier.
Ce que tu reçois après validation du dossier
Une fois le dossier accepté, plusieurs documents arrivent progressivement, souvent par mail ou via la plateforme du guichet unique.
| Document | Émetteur | Utilité |
|---|---|---|
| Certificat d’immatriculation (SIRET) | INSEE | Contient ton numéro SIRET et ton code APE. Indispensable pour facturer. |
| Notification d’affiliation | URSSAF | Confirme ton rattachement au régime micro-social. |
| Extrait RNE | RNE | Atteste l’existence officielle de ta micro-entreprise. |
| Mémento fiscal | Administration fiscale | Récapitulatif de tes obligations déclaratives et fiscales. |
Dès que ton SIRET est actif, ton activité existe légalement. Tu peux émettre des factures, ouvrir un compte bancaire dédié, signer des contrats. C’est le début du jeu “auto-entrepreneur”, avec maintenant une autre question : comment gérer tout ça en restant en règle.
Obligations, plafonds, TVA : survivre à la partie “paperasse”
Devenir auto-entrepreneur, ce n’est pas uniquement mettre “freelance” sur son profil LinkedIn. Dès que ton SIRET est actif, tu entres dans un rythme régulier de déclarations, de paiements et de règles à respecter. Bonne nouvelle : tout est cadré et répétitif. Une fois le système compris, ça tourne presque tout seul.
Pour quelqu’un qui part de zéro, le plus dur n’est pas tant de payer les cotisations que de ne pas oublier de déclarer son chiffre d’affaires, même quand il est nul. C’est ça qui évite les majorations et les mauvaises surprises.
Déclarer son chiffre d’affaires : la routine à adopter
Tu déclares ton chiffre d’affaires sur le site de l’URSSAF, chaque mois ou chaque trimestre, selon l’option choisie. La première déclaration bénéficie d’un petit délai supplémentaire, histoire de ne pas t’écraser dès le départ.
- Déclaration mensuelle : tu déclares en mars ce que tu as encaissé en février.
- Déclaration trimestrielle : 4 échéances dans l’année (en avril, juillet, octobre et janvier) pour tout le CA des 3 mois précédents.
- Obligation de déclarer 0 € : même sans ventes, une déclaration est nécessaire pour éviter les pénalités.
Chaque déclaration déclenche automatiquement le calcul de tes cotisations sociales, de la contribution à la formation professionnelle et éventuellement du versement libératoire d’impôt.
Taux de cotisations et contributions principales
Les taux varient selon ton activité. L’URSSAF applique un pourcentage à ton chiffre d’affaires encaissé.
| Type d’activité | Nature | Taux de cotisations sociales (ordre de grandeur) |
|---|---|---|
| Vente de marchandises (BIC) | Vente de produits, fourniture de logements touristiques classés, etc. | Autour de 12–13 % du chiffre d’affaires. |
| Prestations de services commerciales ou artisanales | Artisanat, commerce de services, location meublée. | Environ 21 % du chiffre d’affaires. |
| Activités libérales (BNC) | Professions intellectuelles et de conseil. | Autour de 23–25 % du chiffre d’affaires. |
À cela s’ajoute la contribution à la formation professionnelle (entre 0,1 % et 0,3 % du CA selon ton activité) et, pour les artisans et commerçants, une taxe pour les chambres consulaires. Tout est prélevé en une fois par l’URSSAF, histoire de t’éviter la prise de tête.
Plafonds de chiffre d’affaires et règles de TVA
Pour rester dans le régime micro-entreprise, tu dois respecter des plafonds de chiffre d’affaires, différents selon ton activité.
- Environ 188 700 € HT pour la vente de marchandises, restauration, hébergement.
- Environ 77 700 € HT pour les prestations de services et les professions libérales.
- Un plafond spécifique plus bas pour certaines locations meublées non classées.
Si tu dépasses ces limites deux années d’affilée, tu sors du régime micro et passes en entreprise individuelle “classique” avec une comptabilité plus lourde. En parallèle, se posent les questions de franchise en base de TVA : en dessous de seuils spécifiques (environ 85 000 € ou 37 500 € selon l’activité), tu ne factures pas de TVA.
Les bases administratives Ă ne pas oublier
Au-delà des déclarations et paiements, quelques obligations simples structurent ta gestion quotidienne.
- Facturation conforme : mentions obligatoires, SIRET, nature de l’activité, absence ou présence de TVA, coordonnées.
- Livre des recettes : toutes tes entrées d’argent, notées chronologiquement, sans ratures.
- Registre des achats : obligatoire si tu fais de la vente de marchandises ou de l’hébergement.
- Compte bancaire dédié : obligatoire seulement si ton CA dépasse 10 000 € deux années de suite.
Une erreur de facture se rattrape, un trimestre oublié coûte tout de suite plus cher. Quand on part de zéro, la discipline sur ces points-là fait clairement la différence entre un projet qui dure et un qui s’éteint faute de gestion.
Aides, protections et outils pour lancer ton activité sans filet (ou presque)
Partir de zéro ne veut pas dire partir seul. Le cadre de la micro-entreprise s’accompagne d’un ensemble d’aides financières, de protections et d’outils qui peuvent t’éviter de galérer inutilement au démarrage. Entre l’ACRE, l’ARCE, la prime d’activité, les aides régionales et les assurances, il y a de quoi sécuriser un minimum ton lancement.
Revenons à Lila : inscrite à France Travail, elle hésite entre continuer de toucher ses allocations chaque mois ou demander l’ARCE pour récupérer une partie de ses droits sous forme de capital et investir dans son matériel. En parallèle, elle découvre qu’elle peut réduire ses cotisations sociales les premiers mois grâce à l’ACRE.
ACRE, ARCE, ARE, prime d’activité : qui fait quoi ?
Les sigles font peur, mais le fonctionnement est assez logique une fois posé à plat.
| Aide | À quoi ça sert ? | Pour qui ? |
|---|---|---|
| ACRE | Réduction d’environ 50 % des cotisations sociales pendant plusieurs trimestres au lancement. | Créateurs d’entreprise sous conditions (profil, situation). Demande à faire au moment de la création. |
| ARE | Allocations chômage versées chaque mois. | Inscrits à France Travail qui remplissent les conditions classiques. |
| ARCE | Versement de 60 % du reliquat des droits au chômage, en deux fois, pour lancer son entreprise. | Personnes qui bénéficient de l’ARE + de l’ACRE et choisissent le capital plutôt que le maintien complet de l’ARE. |
| Prime d’activité / RSA | Complément de revenus pour les travailleurs aux ressources modestes. | Attribués par la CAF, sous conditions de ressources et de composition du foyer. |
Le choix entre ARE et ARCE dépend surtout de ton besoin de trésorerie immédiat et de la vitesse à laquelle ton business peut générer du chiffre d’affaires. Beaucoup de créateurs préfèrent sécuriser un revenu mensuel au début, quitte à basculer plus tard.
Assurances professionnelles : ce qui est vraiment utile
Côté protection, tout le monde n’a pas les mêmes obligations. Certaines activités imposent une Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro), d’autres une assurance décennale dans le bâtiment, par exemple. Dans tous les cas, la question n’est pas juste “est-ce obligatoire ?” mais “est-ce que je peux assumer un gros pépin sans être couvert ?”.
- RC Pro : couvre les dommages que tu peux causer à un client (matériel, corporel, financier). Souvent indispensable sur le terrain.
- Assurance décennale : obligatoire pour les métiers du bâtiment, protège pendant 10 ans après la fin des travaux.
- Assurance perte d’exploitation : intéressante si ton activité dépend d’un local ou d’un matériel précis.
Selon ton secteur, mentionner tes assurances sur tes devis et factures est même obligatoire. C’est rassurant pour tes clients et ça crédibilise ton activité, surtout quand tu débutes.
Coups de pouce locaux et micro-financement
Au-delà des aides nationales, il existe un tas de petits coups de pouce plus discrets mais très utiles quand on part de zéro.
- Subventions régionales ou communales : pour certains secteurs (commerce de proximité, artisanat, transition écologique), des aides peuvent financer une partie de ton matériel ou de ton local.
- Micro-crédits et prêts d’honneur : adaptés aux petites structures, souvent sans garantie personnelle lourde.
- Garanties de loyers pour indépendants : des services comme Garantme ou d’autres acteurs dédiés peuvent te permettre de louer un local pro ou un appart même sans fiche de paie classique.
Pour quelqu’un qui démarre sans héritage ni coussin financier, ces leviers font parfois la différence entre “j’ai une idée” et “j’ai une activité qui tourne vraiment”. Le tout est de ne pas hésiter à pousser la porte des réseaux locaux d’accompagnement à la création d’entreprise.
Est-ce que tout le monde peut devenir auto-entrepreneur en partant de zéro ?
Le statut est accessible à une grande majorité de personnes : étudiants, salariés, demandeurs d’emploi, retraités, parfois même fonctionnaires (avec des règles spécifiques). Il existe toutefois des exclusions : certaines professions de santé, les notaires, les huissiers, les experts-comptables, les activités agricoles relevant de la MSA ou encore certaines activités financières. Avant de te lancer, vérifie simplement que ton métier est bien compatible avec le régime micro-entreprise.
Combien de temps faut-il pour obtenir son numéro SIRET ?
Une fois ton dossier complet déposé sur le guichet unique, le délai d’obtention du SIRET est généralement de 1 à 4 semaines. Tu reçois d’abord un récépissé de dépôt qui prouve que ta demande est en cours, puis ton certificat d’immatriculation avec le SIRET et le code APE. Pense à surveiller ton espace en ligne et tes mails, certaines demandes complémentaires peuvent rallonger le délai si tu ne réponds pas rapidement.
Dois-je déclarer mon chiffre d’affaires même si je n’ai rien gagné ?
Oui, la déclaration de chiffre d’affaires est obligatoire, même si ton chiffre d’affaires est de 0 €. C’est ce qui permet à l’URSSAF de mettre ton dossier à jour et d’éviter que des cotisations forfaitaires ou des majorations soient appliquées. Tu choisis au départ une périodicité (mensuelle ou trimestrielle) et tu t’y tiens, quitte à saisir zéro sur les périodes sans vente.
Faut-il un compte bancaire professionnel pour une micro-entreprise ?
La loi impose un compte dédié à l’activité si ton chiffre d’affaires dépasse 10 000 € deux années de suite. Il peut s’agir d’un simple compte courant distinct, il n’est pas obligatoire de prendre une offre “pro” de banque, même si ces formules peuvent être pratiques (TPE, outils de facturation, etc.). En pratique, ouvrir un compte séparé dès le début t’aide à suivre clairement tes entrées et sorties d’argent.
Peut-on cumuler auto-entreprise et allocations chĂ´mage ?
Oui, c’est possible dans plusieurs configurations. Tu peux cumuler ARE et revenus de micro-entreprise, avec un ajustement du montant en fonction de ton chiffre d’affaires, ou bien choisir l’ARCE, qui te verse 60 % de tes droits restants sous forme de capital pour financer ton projet. Le choix dépend de ta situation et de ta stratégie de lancement. Un rendez-vous avec un conseiller France Travail permet de simuler les différents scénarios avant de trancher.


